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Le blog de Saamarande
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7 novembre 2007

Curiosités bibliométriques...

einsteinPar Jean-Michel Valette,

Puisque la scientométrie et   autres métrologies (infométrie, bibliométrie, webométrie) semblent avoir le vent en poupe en cet automne frisquet, voici présentées de manière relativement simple – je l’espère! - quelques lois de base en infométrie.

Jusqu'ici je n'avais trouvé que des formulations abstraites et mathématiques de ces lois qui ne renseignaient en rien sur les phénomènes qu'elles étaient censées décrire.

J'ai trouvé ces formulations simplifiées dans un article de Thierry Lafouge et Boucif Boukacem publié dans @rchivesic. Les deux chercheurs nous donnent tout d'abord des définitions simples de ces termes: bibliométrie, infométrie, scientométrie.

« L’objet principal de la bibliométrie consiste à analyser, à l’aide de méthodes statistiques et mathématiques, un corpus documentaire, afin d’en extraire des relations significatives entre ses divers éléments. Elle a aussi pour objet d’étudier les livres ou revues scientifiques quant à leur usage et leur production.

La scientométrie a pour objectif d’étudier, toujours à l’aide de méthodes quantitatives, les processus de création, de diffusion et d’utilisation de la science.

L’infométrie qu’on désigne par « informetrics » dans la langue anglo-saxonne vise à tirer profit de l’informatique documentaire. On va passer de la quantification des éléments bibliographiques du document au contenu de l’information qu’il contient. L’amalgame de ces trois termes pour désigner ces différentes disciplines est fréquent. Nous utiliserons par la suite uniquement le terme infométrie pour désigner l’ensemble des activités métriques relatives à  l’information, couvrant aussi bien la bibliométrie que la scientométrie... »

En infométrie, donc, on observe certaines régularités concernant certains paramètres, régularités auxquelles on donne le nom de « lois ». Voici quelques-unes de ces régularités:

- Un petit nombre de chercheurs publient beaucoup et par contre ils sont nombreux à ne publier que quelques articles. (Proposition n°1, correspondant à la loi de Lotka)

- Un grand nombre d’articles fondamentaux (« la littérature coeur ») dans un domaine sont produits  par un petit nombre de revues. Un grand nombre de revues publient quelques articles dans un domaine (on parle de dispersion de la littérature scientifique). (Proposition n°2, correspondant à la loi de Bradford)

- Un très petit nombre de descripteurs sont très utilisés alors qu’une grande partie des descripteurs ne sont utilisés qu' une seule fois. (Proposition n°3, correspondant à la loi de Zipf,appliquée aux descripteurs d'un corpus documentaire)

Pour ceux qui ont déjà exercé dans un centre de documentation en milieu scolaire ou universitaire, ces lois viennent en effet confirmer certaines impressions ou observations faites sur le terrain.

En fait ce ne sont pas des « lois » au sens des sciences exactes avec tout leur caractère prédictif, précis et infaillible. On les qualifie parfois d’ « empiriques », ce qui est également, selon nous, épistémologiquement approximatif, car ces lois ne sont pas tirées de l’expérience mais se contentent de la décrire et de la modéliser de manière assez fidèle.

La suite de l’article met en évidence d’autres « lois » infométriques, d’autres régularités, concernant cette fois la production et l’usage de documents :

Un grand nombre de périodiques n'est utilisé une seule fois, tandis qu’un petit nombre de périodiques sont utilisés très souvent.

D’autre part, un grand nombre d'usagers, en moins grande proportion, ne fait qu'une seule commande tandis qu’un petit nombre d'usagers fait beaucoup de commandes.

Au total, cette utilisation de l’outil mathématique pour décrire et modéliser l’activité humaine n’est pas nouvelle. Elle est omniprésente en démographie, en économie... La théorie des jeux est, par exemple, un essai de modélisation des comportements humains. Au-delà de la simple curiosité qu’elles suscitent, ces lois ont le mérite de mettre à jour des constantes dans le fonctionnement d’un système documentaire et donc d’être des aides et des soutiens à la décision dans le cadre d’une politique documentaire, par exemple.

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Commentaires
S
D'ailleurs la théorie de la longue traîne se base sur ces calculs et le modèle économique d'Amazon en est une illustration... Il te plait ce Einstein? C'est le mieux que j'ai trouvé...
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