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Le blog de Saamarande
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20 juillet 2008

Promotion

Voilà c'est l'été et je viens de recevoir le tout nouveau Intercdi de juillet -août et devinez qui a écrit un article dedans (attention, ce post est de la promo!!) : moi (à la page 84). C'est donc le 2° article que je publie avec celui de juillet 2007 dans le même journal. Voilà. Cela traite de l'éducation à l'image. Vous m'en direz ce que vous en pensez (ne soyez pas trop méchants non plus!), j'ai un peu peur en effet, car des articles des Grands sont aussi publiés dans ce numéro (M.-F. Blanquet ou O. Le Deuff par exemple!). Voilou, c'était ma séquence pub! En exclusivité, je vous en mets un extrait (oui, oui, pas trop long, c'est les vacances, je sais!). Je vous mets la partie historique avant le XX° siècle, parce qu'après tout, l'histoire, c'est mon dada :

"L’image comme illusion dans l’Antiquité

Bien entendu, l’image n’est pas nouvelle dans la pédagogie. Chez les péripapéticiens grecs, toute retranscription du savoir était en soi une limitation intellectuelle, que ce soit sous forme de texte ou d’image ; cela dénaturait la pensée ainsi réduite à une forme figée et la rendait subjective dans son interprétation. Platon[1] dénonce dans l’allégorie de la caverne les illusions que nous donnent à voir nos sens, particulièrement la vue.

Dans une caverne, des hommes sont enchaînés face à un mur, dos à la sortie. Ils n'ont jamais vu directement la lumière du jour et n’ont jamais eu de contacts avec l’extérieur. Ils ne connaissent que les ombres projetées sur les murs de leur caverne par un feu allumé derrière eux. Les sons qu’ils entendent sont modifiés par la réverbération dans la grotte. Un jour un homme sort de la caverne et revient raconter la vérité du monde, telle qu’il l’a découverte à l’extérieur. Personne ne le croit, certains même veulent le tuer, car personne ne veut prendre conscience que ce qu’il voit et interprète puisse n’être qu’une illusion.

La caverne symbolise en effet le monde sensible où tous les hommes vivent et pensent accéder à la vérité par leurs sens. Le chemin vers la connaissance doit s’éloigner des acquis sensoriels et suivre le tracé des questionnements rationnels. Platon montre que la connaissance des choses nécessite un travail, des efforts pour apprendre et comprendre. Dans ce schéma allégorique, l’image est donc l’ennemie de la connaissance, source de tromperie et d’illusion.

L’image comme vecteur de connaissances…

Pourtant peu à peu l’image devient un moyen de communication, de promotion dans les mondes romain et grec. Les notables se font ériger des statues ; des stèles à leurs noms sont gravées. Au Moyen-Age, l’image devient même le vecteur principal d’éducation, car la majorité de la population est illettrée : les décors et les sculptures des églises sont choisis dans un but d’éducation religieuse. On peut apprendre à connaître la vie de Jésus, le rôle des saints dans la Bible, les notions du bien et du mal personnifiés par des personnages symboliques (diable, démons, anges, gargouilles, chérubins…) en regardant les frontons, les vitraux, les chapiteaux des églises. Les enluminures des écrits saints se développent à cette époque, ce qui leur apporte à la fois une aération esthétique et une structuration ordonnée. Progressivement, elles illustrent avec des illustrations symboliques les propos des écrits saints. Pourtant ces ouvrages sont réservés à une élite et peu diffusés hors des milieux cléricaux. Ils n’ont à proprement parler pas de but pédagogique.

…ou simple illustration

Avec le siècle des Lumières (et la réminiscence des écrits antiques), notamment avec Rousseau, l’image devient à nouveau l’ennemi de la connaissance et doit se cantonner au rang d’illustration. Ce n’est qu’avec la démocratisation de l’école grâce à Jules Ferry au XIX° siècle que l’image va être véritablement introduite dans l’éducation : « L'image va devenir icône. Avec la fin du XVIIIe, au début du XIXe, nous assistons au triomphe scolaire de l'image pieuse. L'image pieuse n'est pas forcément l'image qui représente la Sainte Vierge, elle peut représenter les soldats, la carte de France, les instruments agricoles, le thermomètre…[…] On est même là dans une époque, avec Jules Ferry, où la carte de géographie devient une espèce de matrice de l'image pieuse[2] ». Depuis le XIX° siècle, les manuels scolaires utilisent largement l’image pour illustrer les savoirs (planches Deyrolle, gravures, cartes, photographies noir et blanc, puis couleur). L’image a alors pour fonction d’illustrer un propos, de le simplifier aux yeux des élèves qui visualisent ainsi des idées abstraites [to be continued]"

[1] Platon, La République, VII

[2] http://www.meirieu.com/ARTICLES/IMAGES.pdf, p.6


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